(R)Evolution !
Si ça peut sauver une vie, ça peut peut-être sauver une société...
J'étais (et je suis toujours) contre le fait d'être contre la taxe carbone.
Même si je vais la prendre de plein fouet.
Je fais 2500 km par mois, sans possibilité de les réduire. La garde alternée de mon fils était à ce prix.
Je pollue.
Je pollue, je paie.
C'est normal.
Donc j'étais (et je suis toujours) contre.
Mais ce à quoi j'ai assisté samedi 1er décembre quand je me suis trouvée, presque par hasard, au milieu des événements Concorde/Rivoli/Tuilleries ça n'était pas une manif, je pense avoir assisté au début d'une Révolution.
Une insurrection populaire qui n'était pas plus perçue à ce titre (ou pas encore...) par notre chef de l'Etat tranquillement parti en voyage à l'étranger que par Louis XVI quand il a dit "C'est une révolte"
- Non Sire(s). C'est une Révolution.
J'étais à Paris la semaine dernière et je voulais absolument voir l'expo Dorothea Lange à la Galerie du Jeu de Paume.
Quand on est iconographe, on ne rate pas l'occasion d'aller voir le travail rassemblé de l'une des plus grandes photographe sociétale du XXe siècle.
Des sujets qui sont étonamment en écho avec nos problématiques du XXIe siècle, à mon avis.
Toujours est-il que je me suis retrouvé bloquée dans le musée avec l'amie qui m'accompagnait.
Parce que la Galerie du Jeu de Paume se trouve entre la place de la Concorde et le jardin des Tuileries, pile sur le lieu où s'est déroulée la manifestation des Gilets Jaunes puisque les forces de l'ordre avaient bloqué les Champs-Elysées et la Concorde.
Je me suis donc retrouvée aux premières loges dans l'espace restauration du musée, à assister à tout ça à 20 mètres de distance, simplement séparée par une vitre dont le système de ventilation laissait entrer une partie des gaz lacrymogènes.
Nous avons ensuite été évacuées du musée qui n'était visiblement plus sûr, avons suivi les couloirs en sous-sol où le public n'est jamais admis pour émerger finalement dans le jardin des Tuileries et nous sommes repliées vers le Palais-Royal puis les Halles pendant que ça continuait à chauffer aux Tuileries et rue de Rivoli comme j'ai pu le voir à la télé le lendemain.
Après j'ai vu les journalistes opposer "ceux qui parlent de fin de mois" à "ceux qui parlent de fin du monde".
Je ne pense pas que ça soit aussi binaire.
Je ne pense pas que les deux soient antagonistes.
Les Révolutionnaires en Gilets Jaunes réclament qu'on invente une nouvelle société, l'ancien modèle s'effondre, il est possible d'inventer un modèle qui conjugue ensemble fin de mois et fin du monde.
Je souscris totalement à ce post d'Arnaud Riou que je relaie ici. C'est long mais ça vaut le coup de prendre le temps de le lire : Qui est responsable de cette violence ?
J'étais (et je suis toujours) contre le fait d'être contre la taxe carbone.
Mais je suis depuis très longtemps pour inventer un nouveau modèle de société et je le fais déjà à mon petit niveau.
Et ça, ça va me faire enfiler cet affreux gilet fluo qui est moche et ne va avec rien.